05-Lewis et Hopital

La journée avait pourtant bien commencé… pluie, vent, toutes les conditions étaient réunies pour avoir une superbe  journée,  bien humide, bien venteuse, typiquement locale !  Comme prévu nous sommes descendus le long de la côte Ouest, et nous nous sommes arrêtés aux monolithes de Calaine. Pas un chat, pas un touriste en vue, le site était à nous. Petite balade au milieu de ces pierres dressées il y a près de 5000 ans, quand tout à coup, un essaim de touristes, tout de KWay bleu vêtus, a envahi l’espace, y compris le petit musée, la cafétéria et la petite boutique de souvenirs !

Stoïques, nous prenons quand même un thé pour nous réchauffer (on avait les mains gelées), et Noëlle a acheté quelques cartes postales. Jusque-là, tout va bien. Nous reprenons notre chemin, toujours vers le sud, et nous nous dirigeons vers une île minuscule que l’on peut rejoindre par un simple pont, et où il y a un point d’intérêt touristique. Ici, on sera tranquille, la route est vraiment trop petite pour permettre à un car de passer… On va donc jusqu’au bout du bout, je monte sur un petit monticule, fais quelques photos malgré les rafales de vent et la pluie. Noëlle me rejoint, puis, apercevant un petit édicule à une centaine de mètres nous décidons de le rejoindre et descendons le petit monticule. L’herbe est très glissante, je descends sans encombre mais Noëlle glisse, entend deux « clacs » et s’immobilise…

La cheville est touchée sans aucun doute. Elle ne peut plus mettre le pied au sol. Je récupère la voiture garée à une cinquantaine de mètres, et me mets juste à coté d’elle. Après l’avoir embarqué, direction le centre médical le plus proche, que nous atteignons au bout d’une vingtaine de minutes. Le médecin qui nous reçoit penche pour une fracture et nous dirige vers l’hôpital le plus proche, à Stornoway. Il prévient le service des urgences, et nous y arrivons une demi-heure plus tard.

La prise en charge est très rapide, le personnel très accueillant. La radio qui suit confirme si besoin était une double fracture des malléoles, et plusieurs hypothèses sont envisagées en fonction de notre situation. Finalement, comme ils ne veulent pas prendre trop de risques, ils programment une opération chirurgicale pour la pose de vis qui va maintenir la cheville en bonne position, puis un plâtrage classique derrière.

Un tas de médecins vient la consulter (urgentiste, anesthésiste, cardiologue, chirurgien orthopédiste…) et l’opération est programmée à 18h00, quand le « theater » sera dispo. Le « theater », c’est notre bloc opératoire français. En fait, Noëlle sera opérée à 19h30, et reviendra dans sa chambre vers 21h30, un peu (beaucoup) dans les brumes de l’anesthésiant encore actif. La conversation étant très difficile, il est dix heures quand je la laisse aux mains de la médecine écossaise pour qu’elle s’endorme et se repose de cette journée mouvementée… Tout va bien !

Je reviens le lendemain, après avoir la veille modifié en partie le programme des prochains jours, avec encore quelques incertitudes puisque la date de la sortie de l’hôpital n’est pas encore décidée. Elle va mieux,  et est sortie des brumes de l’anesthésiant et du sommeil. Elle est en train de finir sa toilette (aidée par une infirmière). Le chirurgien passe, le docteur passe, tout est OK pour eux. Manque le blanc-seing de la kiné. Elle arrive en milieu de matinée, et c’est le premier entrainement avec les « crutches » (les béquilles). Ce n’est pas gagné !!! De toute évidence, elle ne sortira pas aujourd’hui.

La matinée se passe avec des visites pour des aides, des conseils… puis nous déjeunons ensemble, c’est très romantique… Retour de la kiné pour une autre séance de « crutches ». Puis repos. Encore des visites puis une autre séance de marche avec béquilles, assistée cette fois par l’infirmière. L’après-midi se passe ainsi… Tranquille… Tout va bien !

A suivre…