De Broome à Kununurra


Broome - Halls Creek (lundi 6 mai)

Nous pénétrons aujourd’hui dans le Kimberley. C’est une des régions les moins peuplées du monde, et quasiment tout est à l’état sauvage. C’est aussi un des rares endroits du globe où tout n’a pas été encore exploré. Les sites que nous envisageons de voir n’ont été découverts que très récemment (1980) et par hasard ! C’est aussi la région des crocodiles : les freshies (eaux douces) et les salties (mer). Il n’y a que les salties qui sont dangereux pour l’homme, les autres sont doux comme des agneaux… On n’ira pas vérifier…

La route est plein Est, et certains pourront la juger monotone mais à y regarder de plus près c’est pas mal de changements de végétation, de couleurs, de topographie parfois (on a réussi à voir quelques escarpements). Bref pas de quoi s’ennuyer sur les près de 700 km qui nous séparaient de Halls Creek.

La circulation est tellement rare qu’il est de bon ton de se saluer quand on croise un autre véhicule (comme le font encore les motards en France). Nous avons quand même vue une cycliste, en pleine chaleur, et qui tirait une minuscule remorque pour vélo qui devait contenir tout son barda. Courageuse la fille !!!

On voit aussi de plus en plus d’aborigènes. Ils ont la peau très noire, et des mollets tout riquiqui, hommes comme femmes, et ce en dépit d’une corpulence au niveau des épaules identique au modèle occidental. Il y a une quantité phénoménale de tribus, avec autant de dialectes. D’où des difficultés de communication entre les tribus, et n’en parlons pas avec les Australiens… L’intégration se fait semble-t-il dans la douleur. Il est vrai que les aborigènes sont implantés ici depuis plusieurs milliers d’années, isolés de tout et que nous n’avons pas avancé à la même vitesse… Le fossé à combler est énorme…

Arrivés à Halls Creek, nous avons un peu tâtonné pour trouver notre hôtel, Google ne le plaçant pas du bon côté de la route. Mais comme c’est une toute petite bourgade, nous l’avons vite retrouvé. « Rustique » mais fonctionnel, sont les premiers mots qui viennent à l’esprit pour le décrire. C’est tout ce que nous souhaitions (et que l’on peut trouver ici), puisque demain nous repartons pour le but ultime de ce voyage : Kununurra qui est à 350 km d’ici. A suivre…

 

P.S de Noëlle : très aimable attention de l’hôtel, un animal de compagnie nous attendait dans la chambre… un joli cafard de bonne taille dans la bouilloire électrique….. bisouxxxxx

 


Halls Creek - Kununurra (mardi 7 mai)

Noëlle ballottéééeee, Noëlle retournéééeee, Noëlle secouéééeee… Mais Noëlle sauvéééeee !!!! Le nouvel épisode de 4x4 a tenu toutes ses promesses : nombreux passages à gué, piste parfois défoncée, piège en puissance derrière chaque virage où la visibilité est nulle… De quoi faire monter l’adrénaline… enfin pour moi ! De l’autre côté, c’était plutôt la moutarde… Plus de 100 km de piste, le forfait 4x4 est maintenant amorti. J’en profite parce que ce n’est pas du tout certain que l’expérience se renouvelle… J’ai quelques doutes…

Il faut dire que nous avions le temps, seulement 350 km entre Halls Creek et Kununurra, autant faire ce petit détour qui nous mène au pied des « Bungles Bungles »… Sinon, le reste de la route est sans histoire avec une arrivée dans notre hôtel où nous nous sommes jetés sur les prospectus proposant des activités pour retraités… Quoique l’avion…

Notre choix s’étant porté sur une balade en bateau le mercredi et un tour en avion le jeudi, nous avons pu prendre notre diner sereinement et nous endormir comme des bébés…

 


Kununurra (mercredi 8 mai)

Le programme de notre journée nous paraissant un peu léger, c’est aux aurores que nous nous sommes levés pour commencer par une petite visite pédestre dans la « Hidden Valley », sorte de miniature du parc de Purnululu, là où il y a les « Bungles Bungles » que nous avons failli visiter en 4x4 quand on était à leurs pieds…

Visite sympa, mais même entre 7 et 8 heures du matin il fait déjà très chaud et c’est en nage (enfin pour moi) que nous sommes rentrés à l’hôtel pour profiter un peu de la piscine et nous rafraîchir…

A 11h30, départ en bus pour notre balade. Le lac Argyle où nous devons prendre le bateau est à seulement 70 km, et chemin faisant nous visitons la maison d’un pionnier du développement de la région, nous arrêtons à plusieurs points de vue pour enfin arriver en bas du barrage où nous attend notre bateau.

Il ne faut pas oublier que nous sommes dans une région très difficile quand aux conditions de vie. Le climat est du type très chaud et sec de avril à décembre, et très très chaud et très très humide de janvier à mars. La circulation y est quasiment impossible et il est totalement déconseillé de venir visiter la région pendant la saison des pluies. Les torrents, ruisseaux, rivières totalement asséchés pendant 9 mois ont des débits soudains et gigantesques pendant ces trois mois. Pour réguler un peu tout ce système, un barrage a été construit et permet dorénavant de conserver l’eau pour réguler le débit de l’Ord, et produire au passage de l’électricité…

Vers 14h00, nous embarquons au pied du barrage, nous sommes sur Ord et allons descendre jusqu’à Kununurra où un deuxième barrage permet là-aussi de réguler la distribution d’eau en amont et qui permet aujourd’hui la culture de fruits et légumes dans cette zone assez inhospitalière.

Dès les premiers mètres, contact avec les crocodiles (des « freshies »)… Ils restent certes de taille modeste, mais personne n’a l’idée d’aller leur caresser le bout du museau. Les paysages sont fantastiques (voir les photos), sauf que par moment notre capitaine se prend pour un pilote de 4x4… Nous nous ébahissons devant cette nature sauvage, avec des espèces d’animaux connues (chauves-souris) ou inconnues (j’ai oublié les noms…)

A 4h00, arrêt « thé », nous sommes dans un pays anglo-saxon ! Et poursuite de notre périple jusqu’au coucher de soleil (vers 17h20) sur les eaux de l’Ord : moments magiques qui impressionnent autant la rétine que la mémoire. Fin de la balade vers 17h30 et nous regagnons notre hôtel qui est à 5 mn en bus.

Demain, deuxième partie de notre programme, le survol des Bungles Bungles en avion…

 


Kununurra (jeudi 9 mai)

Début de matinée en douceur avec, après un ravitaillement au supermarket local, piscine… jusqu’à midi. On se sustente rapidement et légèrement (restes de pizza du restaurant d’hier soir qu’on a emportés dans un doggy-bag). A 13h comme prévu, un minibus vient nous prendre à l’hôtel et direction le bord de l’Ord, où nous attend notre petit hydravion Cessna 208. Prévu pour une douzaine de personnes, nous ne sommes que 6, et on en récupérera deux plus loin, au Lac d’Argyle.

Le vol s’effectue à très basse altitude, de l’ordre de 200 ou 300 mètres en fonction du relief. En rejoignant le lac Argyle, nous repérons facilement notre trajet d’hier sur le bateau, et les champs de productions fruitières. Petit arrêt donc au lac pour embarquer deux autres touristes et nous voilà parti vers les Bungles Bungles. Environ ½ heure de survol d’une zone quasi désertique où l’on peut apercevoir parfois quelques « station », terme local pour désigner un ranch qui comprend au moins 30.000 têtes de bétail. Elles doivent être bien cachées, je n’en ai vu aucune.

Le pilote nous a gratifié d’un joli survol au ras des Bungles Bungles, formation caractéristique de la région et découverte très récemment. Il s’agit d’une succession de couches noires, blanches et ocre, de fin du paléozoïque (près de 400 million d’années). Erodées, entaillées par des ravinements qui créent des gorges, cette formation géologique est un endroit est superbe vu d’en haut.

Nous avons pris ensuite la direction d’une mine de diamant, la plus grande au monde. Une véritable petite ville qui doit grouiller de tout un personnel en rotation pour extraire la pierre précieuse qui inondera le marché mondial. SI vous avez un diamant, il y a de forte chance qu’il vienne d’ici.

Retour sur le lac Argyle avec un « atterrissage » près d’une île déserte où nous accostons en faisant bien attention aux crocodiles… D’ailleurs en partant, ce qu’on avait pris pour un bout de bois en était bien un. Cet arrêt a été mis à profit pour le « tea time » avec les gâteaux qui tiennent au corps... On a aussi aperçu un kangourou solitaire (comment est-il venu ici ?) qui s’est vite dissimulé derrière des rochers. Pas très courageux ces bestiaux !

Nouveau décollage et largage de nos 2 touristes au nord du lac, et fin de la petite virée dans les airs avec toujours un magnifique coucher de soleil…

 



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Commentaires: 3
  • #1

    anne-laure (jeudi, 09 mai 2013 23:08)

    Omg! Que d'aventures... Ici en Dordogne, c'est pluie et températures fraîches... Ça rend votre récit encore plus exotiques! Bises secouées!

  • #2

    cynthia (vendredi, 10 mai 2013 09:41)

    MAgnifique!!!! nous hier on s'est caillé royal et ça a été pluie à gogo!!! super mon week-end rallongé àn rester dedans avec les enfants!! aujourd'hui c mieux ;-)
    profitez bien c vraiment superbe! Bon courage Noëlle pour la voiture papa a l'air de bien s'éclaté à la Sébastien LOEB!!!! lol
    Bisous de nous 4
    Love

  • #3

    christine (vendredi, 10 mai 2013 13:48)

    hello :) thierry noelle
    eh oui les australiens ont le sens de l'hospitalité
    que c'est gentil un petit animal de compagnie en signe de bienvenue ;)
    j'aime beaucoup aussi
    les photos sont magnifiques
    bonne continuation dans le voyage
    et le bonjour aux crocos